Au dix-neuvième jour de l’invasion de l’Ukraine, lundi 14 mars, une nouvelle session de pourparlers entre responsables russes et ukrainiens est attendue ce lundi matin, sous des auspices plus positifs que les précédentes. Sur le terrain, le conflit s’est étendu ces derniers jours à l’ouest de l’Ukraine.
Les points essentiels :
► Une base militaire de l’Ouest, près de la frontière polonaise, a été bombardée dimanche matin. Les frappes, qui visaient le centre d’entraînement militaire conjoint de l’Otan de Yavoriv, ont fait au moins 35 morts et 134 blessés.
► Autour de Kiev, les combats font toujours rage. Un journaliste américain indépendant a été tué à Irpin, dans la banlieue nord-ouest de la capitale dimanche.
► Plus au sud, à Marioupol, un convoi humanitaire a dû encore faire demi-tour dimanche. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) met en garde contre « un scénario du pire ». Plus de 2 100 habitants ont été tués depuis le début de l’offensive, selon la mairie de la ville. Des bombardements dimanche ont fait au moins onze morts à Mykolaïv, dernier verrou avant le port d’Odessa.
► Une session de négociations par visioconférence entre la Russie et l’Ukraine se tiendra lundi à partir de 8h20 TU.
► Selon le New York Times, la Russie a demandé l’aide économique et militaire de la Chine pour mener la guerre et contourner les sanctions occidentales. Le conseiller américain à la sécurité, Jake Sullivan, a averti Pékin qu’il y aurait des conséquences en cas d’assistance à Moscou.
Instagram désormais inaccessible en Russie
Le réseau social Instagram, propriété du géant américain Meta, est devenu inaccessible lundi en Russie, qui l’accuse de propager des appels à la violence contre les Russes en lien avec le conflit en Ukraine. Le rafraîchissement dans l’application était impossible lundi matin, tandis que le site était inaccessible sans VPN, ont constaté des journalistes de l’AFP. Instagram se trouve désormais aussi sur la liste des sites en « accès restreint » publiée par le gendarme des télécommunication Roskomnadzor, y rejoignant les réseaux Facebook, Twitter et plusieurs médias critiques du pouvoir russe.
Le point sur la situation dans le sud de l’Ukraine
Depuis vendredi soir, les bombardements se sont intensifiés sur Mykolaïv, où se trouvaient nos envoyés spéciaux Clea Broadhurst et Jad el-Khoury. Le nord de la ville portuaire a été particulièrement touché, une base militaire notamment. Dimanche, des bombardements ont résonné dans le centre ville, où normalement en journée, on ne les entend que de très loin.
L’inquiétude se lisait sur les visages des habitants qui empruntent de plus en plus les bus qui les mènent dans un premier temps dans la ville la plus proche, Odessa, à quelques heures à peine de la frontière moldave. Selon la Croix-Rouge de Mykolaïv, des dizaines de bus d’une cinquantaine de personnes partent chaque jour de la ville en direction de l’Ouest depuis une semaine.
Dimanche matin, une attaque a fait neuf morts dans le nord de la ville. Un supermarché a entre autres été touché. Plus tard dans la journée, dans le sud de la ville, c’est un lycée qui a été complètement anéanti. Les services d’urgence ukrainiens et le gouverneur en ont fait état en publiant sur Telegram des images du bâtiment détruit. Mykolaïv constitue le dernier rempart avant la prise complète du sud du pays.
À Odessa, où sont désormais les envoyés spéciaux de RFI, les familles qui arrivent viennent de Marioupol, Mykolaïv ou encore Kherson, où les habitants ont à nouveau manifesté dimanche contre les « occupants » russes. Ils protestaient notamment contre l’intention des Russes d’organiser un « référendum » pour créer une nouvelle quasi-république sur une partie du territoire souverain de l’Ukraine, comme elles l’ont fait dans certaines parties des régions de Lougansk et de Donetsk il y a huit ans.