cybersécurité : Abidjan vient d’accueillir la 2e édition du Cyber Africa Forum (CAF). Cet événement de référence a été l’occasion pour de nombreux acteurs de la protection des données de rencontrer les acteurs économiques de l’Afrique particulièrement soucieux de renforcer leurs politiques de lutte et de prévention contre les risques de cyberattaques.
Dans les allées de l’hôtel Radisson Blu d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, se bousculent entrepreneurs, banquiers et experts des outils numériques. Avec des cyberattaques de plus en plus sophistiquées, la défense digitale devient désormais incontournable.
Premier problème : les organisateurs du forum estiment à seulement 20% les pays africains ayant adopté un cadre légal pour déjouer cette cybercriminalité.
Pour Fabrice Zapfack, directeur technique de data354, cabinet de conseil en gestion de données, la sensibilisation sur la question doit s’accélérer. « La plupart des entreprises et organisations voient la protection des données sous l’angle de la conformité. Pour eux, c’est plus une contrainte qu’autre chose. La protection des données peut être un accélérateur, car elle amène les organisations à se poser les bonnes questions. »
L’expert reste optimiste au vu des entreprises en pleine transformation digitale, pouvant tirer vers le haut le marché de la protection cyber. Comme Orange, très présente sur le territoire.
Le directeur général d’Orange Bank Africa, Jean-Louis Menann-Kouamé, insiste sur trois piliers : la prévention, la rapidité de réaction et le contrôle régulier. « Il y a quelques pays qui font l’effort d’avoir des institutions spécialisées dans la formation. C’est le cas de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Congo ou encore du Gabon. C’est bien que ces pays aient des écoles de cybersécurité, mais il serait mieux qu’elles soient régionales, voire continentales et que les meilleures pratiques y soient enseignées. »
La prise de conscience se répand, mais lentement. Moins d’1 % du PIB africain est alloué à la défense numérique, selon Yakhya Diop, directeur technique de l’entreprise sénégalaise de cybersécurité CCDOC. Pour lui, l’Afrique n’est pas à niveau, mais n’est pas en retard pour autant : « On n’est pas en retard, car on a plus d’intellectuels, on a plus de jeunes. On va profiter pour les former très jeunes, leur faire comprendre que c’est le futur. On va leur parler de blockchain, de bitcoins, d’intelligence artificielle. Toutes ces données doivent être étudiées en cybersécurité pour qu’elles soient mieux protégées. »
Une cybersécurité dont le marché s’élevait à 2 milliards de dollars en 2020.